BAUME
à Henri CUZIN
Voici aux
primes averses
Les mots fanés,
les mots flétris
Dont jadis nous
fûmes nourris
Qui renaissent
et nous bercent.
Et. sur la sente que traverse
Le ruisseau si
longtemps tari
Remontent les
bruits désappris
Les sons qui passent
et nous percent.
A nouveau tout
va se remplir
De l'arôme des
souvenirs
Mois vides et
semaines mornes,
Passé si loin,
passé si près
Que
jalonnaient, tristes cyprès,
Les jours faits
de rêves sans bornes.
Route de Kaya, juillet 1946