DÉSERT
a Dieu seul est Dieu, Mohammed rassoul Allah !
La voix du
Muezzin bondit sur les dômes,
S'enfle, s'étend,
puis s'éteint au loin là-bas...
Lentement se
courbent les corps de nos hommes...
L'amble de nos
chevaux dans l'air plein d'arômes
Rythme le morne
choeur assourdi et las,
Et les pointes
noires des cases en chaume
Frangent
l'horizon que nous n'atteindrons pas.
Sur le désert
et dans l'infini des âges
Titubant ainsi
dans le sable sans fin
Aborderons-nous
à de lointains rivages ?
Irons-nous
ainsi chaque jour vers demain ?
Vers des haltes
lointaines, de lointains hâvres
Où nos rêves ne
seront que des cadavres ?