DYPTIQUE

Le Soleil pendu par un fil

Au fond de la Calebasse teinte à l'indigo

Fait bouillir la Marmite du Jour.

Effrayée à l'approche des Filles du feu

L'Ombre se terre au pied des pieux.

La Savane est claire et crue

Tout est net, formes et couleurs.

Mais dans les Silences angoissants faits des Rumeurs

Des Bruits infimes, ni sourds ni aigus,

Sourd un Mystère lourd,

Un Mystère sourd et sans contours

Qui nous entoure et nous effraie...

 

Le Pagne sombre troué de clous de feu

Etendu sur la Terre couvre le lit de la Nuit.

Effrayés à l'approche des filles de l'Ombre

Le Chien hurle, le Cheval hennit

L'Homme se terre au fond de la case.

La Savane est sombre,

Tout est noir, formes et couleurs,

Mais dans les Silences angoissants faits des Rumeurs.

Des Bruits infinis ou sourds ou aigus,

Les Sentes broussailleuses du Mystère

lentement s'éclairent

Pour Ceux qui s'en allèrent

Et pour Ceux qui reviennent.

 

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